Critique du New Yorker
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Critique du New Yorker
Arizona Junior retrace la cavalcade burlesque de deux paumés dont la vie ne semble avoir de sens qu’en élevant un môme ; tout le film tourne autour de l’amour parental. […] Cette vaste satire baigne dans une ambiance lourdingue surréaliste. Le spectateur assiste à la naissance même d’un film : Hi et Ed vivent dans un mobile home jaune aux pièces immenses (assez immenses pour que Sergio Leone se ramène avec toute son équipe de tournage) situé dans un lotissement à Tempe, dans l’Arizona, au bord d’un désert aux couleurs aussi flashy qu’un tableau d’Andy Warhol. Les cactus en arrière-plan font artificiels, et chaque élément respire l’étrangeté et le délire hallucinogène. La lumière, elle, paraît fluorescente, comme si le monde entier était éclairé H24 par des néons de supermarché. Joel et Ethan Coen parviennent également à mélanger le parler plouc et le parler chic avec brio. Au son des banjos, voire même d’une tyrolienne, le langage populo des personnages est ampoulé. Et surtout, le film est survolté : le scénarimage est ficelé comme une bande-dessinée, les gags visuels sont en surchauffe, et c’est un carnaval de punchlines et d’embrouillaminis d’un bout à l’autre du film. Si Arizona Junior n’est pas à prendre sérieux, avouons-le, ce film possède une truculence délectable. Les couleurs ultra-saturées des couchers de soleil sont magnifiques. Cette peinture foisonnante ne semble pas avoir eu le temps de sécher. On se croirait sur un terrain de mini-golf, le jour de l’inauguration.
LaraF- Messages : 3
Date d'inscription : 18/10/2017
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