Rita Kempley (tout ça c'est de la poudre de perlimpinpin)

Ils ont beau ne pas rouler en Volvo. Et pourtant, Hi et Ed (le diminutif d’Edwina) veulent un bébé à bord. S’appuyant sur deux activités bien en vogue dans les années 80, avoir des enfants et les prises d’otage, Arizona Junior raconte l’histoire hilarante d’un couple sans enfants déjanté qui s’embarque dans une aventure afin de participer au baby boom. Les frères Cohen, composés de Joel, réalisateur et de Ethan, producteur, ont donc mis au monde cet enfant bien turbulent. Le film est plein de clins d’œil : aux Monty Python, à l’humoriste San Kennison, au héros du film Mad Max et aux publicités de nourriture pour bébés. Le tout donne une comédie légère et bien farfelue : une histoire de parents hors-la-loi avec un humour noir bien à elle. C’est une ode aux rêves bien conventionnels d’un couple beaucoup moins conventionnel : un vrai concentré de bonheur.
Derrière la plume des frère Coen, on imagine presque deux enfants qui viennent de recevoir un nouveau caméscope pour Noël. Ils débordent d’une énergie créative à la fois sophistiquée et farfelue. Les frères Coen font partie de cette nouvelle gauche comme l’illustre leur réaction bien loufoque à des vraies disparitions d’enfants de l’époque qui contraste ainsi avec le climat anxiogène : une réponse offerte sous forme de parodie, réunissant d’attachants crétins, un soupçon de désespoir et beaucoup de changements de couches. Dans Sang pour sang, Les frères Coen nous livraient un film avec des meurtres, et maintenant, ils passent aux rapts de bébés dans ce qui est surement la meilleure comédie sur le kidnapping depuis Y a-t-il quelqu’un pour tuer ma femme, sorti l’été dernier. Ils méritent bien de s’allumer un bon cigare, les deux bonhommes. Et bien le bravo à Ted et Jim Pedas de Circle Films, les deux producteurs venus de Washington.